Eugénie Lefebvre soprano
Josèphe Cottet violon
Antoine Touche violoncelle
Clément Geoffroy clavecin
George Frideric Handel composa vraisemblablement ses Neuf Airs allemands entre 1724 et 1727, alors qu’il était établi à Londres.
Ils se distinguent du reste de sa production vocale car contrairement aux oratorios, opéras, motets et cantates qui sont des œuvres d’envergure parfois gigantesque, destinées à de grandes manifestations publiques et qui ont fait sa renommée, ces airs sont d’un caractère profondément intime et étaient certainement destinés à être joués en privé.
Ces 9 pièces sont très personnelles, pas seulement par la nature contemplative de leurs paroles et de la plenitude qui s’en dégage, mais aussi du fait de l’exigence et de la complicité demandée, révélant un degré d’échange entre les exécutants rarement trouvé dans la musique vocale de l’époque.
Ce fut aussi dans ces arias que Handel s’approcha le plus de la composition d’un cycle de chants. Tous les textes proviennent d’une source unique : Irdisches Vergnügen in Gott (délices terrestres en Dieu) de Barthold Heinrich Brockes, un poète allemand qui connaîtra un grand succès au début du 18ème siècle et qui inspirera d’autres grands musiciens tels Telemann, Bach, Mattheson...
On peut écouter ces airs à des niveaux différents. À la première écoute ils sont simplement d’une grande beauté. Toutefois, si l’on suit les textes avec soin, une dimension bien plus profonde se révèle, tant Handel a su tisser des liens pérennes entre le violon, la voix et la basse, faisant exprimer chaque mot et chaque note avec force et passion.